Le maïs au Bénin, une solution pour une alimentation riche

Le maïs est une plante herbacée annuelle de hauteur variable. De son nom scientifique Zea Mays et originaire d’Amérique (Mexique précisément), le maïs est une plante monocotylédone annuelle de la famille des graminées. C’est une céréale très cultivée pour ses grains, épis ou encore. On lui connaît plusieurs voies de migration en Afrique, notamment l’Egypte, le Maroc et le Lac Tchad. A en croire V. G. Täckholm, les Turcs conquérants de l’Egypte en 1517 y ont introduit le maïs. Il est aussi admis que Vénitiens, Portugais et Français ont favorisé à l’époque cette introduction à travers leurs activités commerciales dans des régions. C’est ainsi que le maïs est apparu en Ethiopie en 1623.
Dans le même sillage, le maïs s’est introduit dans les pays entre le Tchad et le golfe du Bénin par la voie du Nil blanc et du Bahr-El-Ghazal.

Le maïs fait partie des cultures vivrières retenues pour le plan de relance de l’agriculture mis en place par le gouvernement béninois en 2011. Initialement concentrée sur les régions méridionales et centrales du pays, la culture du maïs s’est progressivement étendue à toutes les autres régions. Les principaux départements producteurs au départ sont entre autres l’Ouémé (Adja-Wèrè, Kétou, Poblè, Ifangni, etc.), l’Atlantique (Toffo, Zè, Allada, etc.), le Zou (Ouinhi, Djidja) et les Collines (Glazoué, Savalou, Bantè, etc.). De nouvelles zones de production du maïs sont émergées dans la partie septentrionale du pays, notamment les départements du Borgou et de l’Atacora.

Les dérivés du maïs

Les grains de maïs se développent sur des épis de 15 jusqu’à 30 cm. La pollinisation se déroule à travers de longs fils dénommés « styles » ou « soies de maïs » qui, à l’extrémité de l’épi, sont raccordés aux fleurs qui se convertissent en grains de maïs. Le grain de maïs est constitué de 3 parties à savoir le péricarpe, l’endosperme et l’embryon.
Le maïs se cultive, aujourd’hui, à travers tous les départements du pays. Il fait objet de plusieurs transformations tant classiques qu’industrielles. Les consommateurs peuvent faire différents choix : maïs grillé, maïs bouilli, etc. Les grains de maïs cuits, appelés localement « bokoun », font aussi partie des transformations.

A partir du maïs, on obtient plusieurs sortes de farines, notamment la farine qui provient des grains secs moulus. Ces farines ne sont rien d’autres que des produits semi-finis qui permettent de créer d’autres produits, en l’occurrence les pâtes fermentées locales comme « Ogui » et « Mawé ».

Par ailleurs, la farine de maïs sec se transforme en pâte cuite ou en bouillie simple. Elle est également utilisée pour préparer la pâte rouge assaisonnée communément appelée « amiwo ». Les galettes de maïs s’obtiennent à partir d’une bouillie cuite. Ces aliments ont un apport nutritif considérable puisque leur répartition nutritionnelle se présente comme suit : glucide 88,8 % ; protéines 8,6% ; lipides 2,6 % et 387 Kcal d’énergie.

La problématique de la conservation du maïs

Le maïs a l’avantage d’être une céréale plus facile à conserver contrairement aux tubercules. On retient globalement trois (3) stratégies de gestion des stocks. La première consiste à stocker le maïs récolté dans certaines calebasses en lieu et place des greniers. C’est une stratégie adoptée pour les producteurs qui optent pour l’agriculture de subsistance. Cette forme de conservation n’est pas durable, elle permet de couvrir les besoins de la famille. La deuxième stratégie de gestion des stocks est pratiquée par les paysans qui cultivent le maïs comme produit d’appoint, en quantité et en qualité.

Ce qui permet de commercialiser une partie des récoltes et de conserver le reste pour la sécurité alimentaire de la famille. Avec cette stratégie, l’usage du grenier est nécessaire.

La troisième et dernière stratégie est marquée par la volonté du paysan de faire du maïs une culture de rente. Ici, le produit est essentiellement destiné à la vente sur différents marchés, régionaux voire internationaux. On met donc l’accent sur le volume de production tout en recherchant de grandes structures de stockage pouvant contenir jusqu’à 10 tonnes par exemple. Les grands exploitants agricoles qui privilégient cette méthode de conservation, attendent la situation favorable et profitable du marché pour écouler leurs stocks.

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AgriAction est une initiative qui vise à vulgariser les résultats de la recherche agricole auprès des agripreneurs, afin de les sensibiliser sur la production et consommation des cultures locales à forte valeur nutritive et génératrices de revenus, dont le maïs. Après une collecte des données, nous avons réalisé l’infographie ci-dessus que nous mettons à disposition des agripreneurs, chercheurs, acteurs du développement, entreprises et citoyens, dans le but de promouvoir ce fruits comme alternative pour améliorer la sécurité alimentaire du Pays.

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